essai

essai

  • Tailerra
  • sin.épreuve
  • en test
  • es prueba; ensayo
  • eu proba; saiakuntza

essai m

  • sin.épreuve f
  • ca assaig m
  • de Erprobung f; prüfung f
  • en test
  • es ensayo m; prueba f
  • eu saiakuntza; entsegu
  • gl ensaio m
  • it test m; collaudo m; prova f
  • pt ensaio m

Essai

Pour les articles homonymes, voir Essai (homonymie).
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En littérature, un essai est une œuvre de réflexion portant sur les sujets les plus divers et exposés par l'auteur. Contrairement à l'étude, l'essai peut être polémique ou partisan. C'est un texte littéraire qui se prête bien à la réflexion philosophique, mais aussi à d'autres domaines : essais historiques, essais scientifiques, essais politiquesetc.
L'auteur d’un essai est appelé « essayiste ». Le terme « essai » est dérivé du latin exagium, « juger, examiner, peser ».
Le genre a été créé au XVIe siècle, et rendu célèbre par Michel de Montaigne (1533-1592) ; dans ses Essais (première publication en 1580), il aborde de nombreux sujets d'étude du point de vue strictement personnel. On a souvent fait remarquer qu'il accordait une telle importance à cet angle d'approche qu'il y décrit par le détail ses propres sensations, perceptions et, parfois, ses maladies. Mais ce mode de travail lui permet de fonder une réflexion philosophique féconde. Il lance ce genre qui inspirera au philosophe et homme politique anglais Francis Bacon ses Essais de morale et de politique (en) (1597).Lewis Carroll écrira aussi des essais bien que peu connus.
La forme de l’essai, en raison de son caractère mouvant et hétérogène[1], a mis longtemps à être théorisée. En effet, avant le XXe siècle, il existe très peu de théories littéraires notables sur le sujet. Parmi ses premiers théoriciens figure Georg Lukács, qui met en place sa conception du genre dans son texte Nature et forme de l’essai publié en 1972. Par la suite, plusieurs idées ont émergé sur le genre sans jamais aboutir à une théorie solide[2].
Pour Lukács, l'essai se met en forme en tenant compte de deux types de réalité, qu'il nomme respectivement « la vie en soi » et « la vie concrète »[3]. À ses yeux, il existe une certaine tension entre ces deux réalités, qui représentent ce qu'on vit matériellement (la vie concrète) et ce qu'on conceptualise (la vie en soi). De cela, il avance que l’essai porte toujours sur quelque chose qui existe déjà (ou qui a déjà existé). Aux yeux de Lukács, le rôle de l’essayiste n’est donc pas « faire surgir de la vacuité du néant des choses nouvelles, mais de conférer une organisation nouvelle aux choses qui ont déjà, à un moment quelconque, possédé la vie »[4]. Autrement dit, comme le formule d'Anne Caumartin dans son article « La pensée qui fourche : Dislocation de la pensée dans l’essai québécois contemporain », l’essai « offre la possibilité de comprendre ce qu’il y a autour de soi mais qu’on ne connaît pas, la possibilité aussi d’orienter le monde en permettant à l’écrivain de s’y trouver au plus près en le définissant et en l’expliquant, aussi bien que dans la distance de la méditation, en proposant des alternatives »[5]. L’essai, donc, consiste en une réflexion conceptuelle sur la vie concrète. Pour l’écrivain québécois André Belleau, l'activité de l'essayiste est enclenchée par « des événements culturels » ou « des idées émergeant dans le champ de la culture »[6].
Parmi les traits fondamentaux du genre, on trouve notamment les traces de la subjectivité et de l’argumentation[7]. Même si l’écriture au « je » est souvent garante de cette subjectivité, elle ne constitue pas sa seule représentation. En effet, d’après Pascal Riendeau, cette subjectivité passe principalement par « le rapport à soi » dans l'essai ainsi que par l’apparition d'une « démarche argumentative personnelle de l’essayiste »[2]. L'essai se caractérise donc « par la tension qu'il crée entre une pensée subjective et une argumentation plus objective »[2]. Il emprunte « une esthétique de la fragmentation, des disparates et de la rupture, dans laquelle la déconstruction des arguments l’emporte sur l’affirmation d’une doctrine »[8]. Le discours essayiste se caractérise également par une rhétorique de l’enthymème, c’est-à-dire par la construction d’un argumentaire fondé sur la digression[2].
L'essai est une prise de parole assumée par l'auteur. Il se donne voix en passant par la voie du texte.
Certains essais expriment un engagement (politique, social, humaniste, existentiel et vital) :
Sur les autres projets Wikimedia :

  • Jean-Yves Poilloux, « Essai, genre littéraire », sur universalis.fr (consulté le ).
  • a b c et d Pascal Riendeau, « La rencontre du savoir et du soi dans l'essai », Études littéraires, vol. 37, no 1,‎ , p. 98 (ISSN 1708-9069, lire en ligne).
  • Georg Lukács, « Nature et forme de l’essai », Études littéraires, vol. 5, no 1,‎ , p. 106 (ISSN 1708-9069).
  • Georg Lukács, « Nature et forme de l'essai », Études littéraires, vol. 5, no 1,‎ , p. 104 (ISSN 1708-9069).
  • Anne Caumartin, « La pensée qui fourche : Dislocation de l’essai québécois contemporain », Voix et Images,‎ , p. 86 (ISSN 1705-933X).
  • André Belleau, « Petite essayistique », Liberté, vol. 25, no 6,‎ , p. 8 (ISSN 1923-0915).
  • Pascal Riendeau, « La rencontre du savoir et du soi dans l'essai », Études littéraires, vol. 37, no 1,‎ , p. 92 (ISSN 1708-9069).
  • Pierre Glaudes et Jean-François Louette, L'essai, Paris, Hachette, , 176 p. (ISBN 978-2-01-145194-1), « Introduction », p. xviii.
  • Wikipediarekin konexio arazoren bat gertatu da:

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