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SARRERA DESBERDINA:

Sans filtre

 Source et légende : Version française (VF) sur RS Doublage[3]

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
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Sans filtre (Triangle of Sadness) est une comédie satirique suédo-franco-germano-britannico-américaine écrite et réalisée par Ruben Östlund, sortie en 2022.
Il s'agit du premier long métrage du réalisateur majoritairement tourné en anglais[1].
Il est présenté en compétition au Festival de Cannes 2022 et reçoit la Palme d'or[2]. Il s'agit de la seconde décernée à Ruben Östlund, après The Square en 2017.
Un couple de mannequins et influenceurs, Carl et Yaya, dîne au restaurant. Carl fait remarquer à Yaya qu'elle était censée payer la note. Yaya n'y attache aucune importance. Le ton monte, et Carl s'énerve en remarquant que dans un des seuls milieux où les femmes gagnent plus que les hommes, elle reproduit les stéréotypes de genre en trouvant normal qu'un homme paye le restaurant à une femme.
Le couple se retrouve embarqué sur un navire de croisière de luxe, et découvre un monde de parvenus enrichis par la vente d'armes ou d'engrais, et où les femmes entretenues par les milliardaires tiennent un rôle décoratif. Le repas du capitaine, au milieu d'une tempête, tourne au happening : les uns après les autres, les croisiéristes vomissent le caviar et les poulpes caramélisés. Thomas, le capitaine, américain, communiste et ivre, se lance dans une joute de blagues politiques avec Dimitry, le fabricant d'engrais, russe, capitaliste et ivre. Un assaut à la grenade fait sombrer le yacht.
Une petite dizaine de rescapés se retrouve sur une île semblant déserte. Milliardaires et mannequins ne sachant rien faire de leurs dix doigts, Abigail, la préposée aux WC du yacht s'autoproclame capitaine, puisqu'ils dépendent d'elle pour trouver de la nourriture, faire du feu et cuisiner. Dimitry tente bien une conversion opportune au marxisme (« De chacun selon ses mérites à chacun selon ses besoins »), mais celle-ci laisse Abigail de marbre. Elle punit Carl pour un manquement à la solidarité, mais use ensuite de son pouvoir pour en faire son esclave sexuel dans le bateau de sauvetage. Alors qu'elle explore l'île avec Yaya en quête de nourriture, mais aussi pour la gagner, les deux femmes découvrent que l'île héberge un resort de luxe. Le retour à la civilisation signifierait pour Abigail la fin de l'inversion des statuts sociaux. Elle se saisit d'une pierre pour tuer Yaya et empêcher cet épilogue, mais se met à sangloter. Alors qu'elle se demande si elle va le faire, Carl court à toute vitesse dans la jungle espérant éviter une tragédie.
Icône signalant une information Sauf indication contraire ou complémentaire, les informations mentionnées dans cette section peuvent être confirmées par la base de données IMDb.
Le projet est annoncé dès . Östlund s'inspire des discussions avec sa compagne, qui est photographe de mode. Le titre original, Triangle of Sadness, vient d'un terme utilisé en chirurgie esthétique pour désigner une ride entre les yeux[4]. Une réplique y fait référence dans une séquence de casting au début du film.
En , il est annoncé que Woody Harrelson, Harris Dickinson, Charlbi Dean, Vicki Berlin, Dolly De Leon, Zlatko Buric, Iris Berben font partie de la distribution[1].
Le tournage a lieu sur une île grecque et sur le yacht Christina O[5]. Le film est tourné tout le long de l'année 2020, la production étant interrompue un temps à cause de la pandémie de Covid-19[6].
La trame de fond de Triangle of Sadness est très similaire à celle du film de Lina Wertmüller Vers un destin insolite sur les flots bleus de l'été. Cependant avec plus de personnages, une inversion des rôles homme/femme à la Overboard (2018) et une mise à jour des profils des protagonistes plus conformes à la « civilisation » de l'Internet. Du reste, Ruben Östlund a eu l'occasion d'affirmer s'être « […] inspiré de Luis Buñuel et de Lina Wertmüller[7] ».
En France, le site Allociné donne une moyenne de 3,25, à partir de l'interprétation de 40 critiques de presse[8]. Le site Rotten Tomatoes donne une note de 74 % pour 122 critiques[9]. Le site Metacritic donne une note de 62100 pour 39 critiques[10].
Les critiques tendent plutôt à être favorables pour cette comédie satirique. Pour Le Parisien, « Palme d’or à Cannes, le film de Ruben Östlund rentre dans le lard du politiquement correct à l’aide de dialogues et situations féroces. Et ce tout en soignant la mise en scène : avec Östlund, on a toujours droit à du grand cinéma »[11]. Son supplément Le Parisien Week-end apporte une autre critique et parle d'une « comédie délirante […] une fable déconcertante […] un film inclassable […] vivement recommandé »[12].
Pour Christophe Caron dans La Voix du Nord, le cinéaste « conçoit une charge ultra-virulente contre les riches. Facile mais efficace ». La critique estime que le « tout est exagérément étiré (deux heures trente !), sans doute facilement cathartique, mais le jeu de massacre est suffisamment radical et décapant pour qu’on monte à bord. »[13].
Dans Le Figaro, Éric Neuhoff estime que le film est tout simplement « savoureux » : « Feu sur le politiquement correct. Haro sur le fric roi. Assez de la tyrannie des apparences. Sa caméra est un lance-flammes. Cette bataille navale réjouit, décoiffe. Le malaise s’installe. »[14].
Gérard Crespo, pour le site avoir-alire.com, écrit : « Aussi puissant que The Square (précédente réalisation du cinéaste), et encore plus corrosif, Sans filtre est un récit étrange et jubilatoire, grand moment de cinéma et d’humour féroce. »[15].
Dans le JDD, le film a droit à deux avis divergents. La critique positive salue la « transgression en toute impunité [qui] engendre des rires cathartiques par son humour à multiples facettes », bien qu'il reconnaisse « quelques longueurs », ce sur quoi la critique négative le rejoint. Pour cette dernière, le film est « prévisible », « indigeste », « le palmé suédois se complaît dans une caricature satisfaite de notre époque bouffée par les apparences, la veulerie et les inégalités, engrais mortifères du capitalisme »[16].
Sur le site Écran Large, Alexandre Janowiak s'est laissé convaincre par la Palme d'or et « la foire au n'importe ». La plus grande force du réalisateur est alors d'avoir la « capacité à mener son récit n'importe où, n'importe quand, n'importe comment, surprenant en permanence les spectateurs ». Le site termine sa critique ainsi : « Sans filtre est un éloge du chaos. Un délire grossier et impertinent démantelant la société, explosant les hiérarchies et détruisant tout le monde dans une folie jubilatoire totalement anarchique. »[17].
Pour le site Critikat, Corentin Lê est favorable au résultat du film et considère que si le cinéaste « confirme de film en film un véritable savoir-faire comique, Östlund est surtout en train de passer maître dans l’art de nager dans la fange » (en référence à la très grande présence d'allégorie des matières fécales et du vomi)[18].
Pour Gael Golhen dans Première, la séance dans les salles obscures donne un rendu plus négatif : « Sans idéal de recours, Sans filtre finit par ronronner de son propre rictus et ses charges explosives s’étoufferaient presque dans leur propres inanités (la fin du film est d’ailleurs la partie la plus faible). »[19]. Du côté des Inrockuptibles, Murielle Joudet écrit : « le cinéaste suédois dégaine une redoutable machine à flatter son public, travestie en fable faussement subversive »[20]. L'Obs apporte une double critique : la première de François Forestier, avec trois étoiles sur quatre, décrit le film comme « déconcertant et poilant ». La seconde de Nicolas Schaller ne donne aucune étoile, acte expliqué par le scénario « pénible » pour un « film peu comique, formellement aussi creux et lisse que ses personnages »[21].
Pour son premier jour d'exploitation en France, Sans filtre réalise 36 565 entrées, dont 16 425 en avant-première pour 341 copies. Ce chiffre permet à la comédie satirique de figurer en seconde place du classement des nouveautés du jour, derrière la comédie française Jumeaux mais pas trop (46 253) et devant le thriller d'épouvante-horreur Smile (32 859)[22]. Après une première semaine d'exploitation en France, le long-métrage réalise 179 786 entrées cumulées, pour une quatrième place au box-office, derrière Jumeaux mais pas trop (210 444) et devant Une belle course (117 217)[23].
Au bout de sa seconde semaine d'exploitation, Sans filtre perd deux places avec 105 276 entrées supplémentaires, derrière Jumeaux mais pas trop (112 870) et devant The Woman King (81 836)[24]. En troisième semaine, le film fait 87 139 entrées supplémentaires, passant de la sixième à la neuvième place[25].

Sur les autres projets Wikimedia :

  • a et b « Le tournage de Triangle of Sadness, la prochaine satire sociale de Ruben Östlund, est terminé », sur lesinrocks.com, (consulté le )
  • Cannes 2022 : avec « Triangle of sadness », de Ruben Östlund, la Palme d’or récompense une critique acide des super-riches, sur lemonde.fr, consulté le 29 mai 2022.
  • « Fiche du doublage français - Sans Filtre », sur RS Doublage (consulté le )
  • « Ruben Östlund, Palme d'or 2017, révèle son prochain film », sur Ecran Noir,
  • (en) « The Square Helmer Ruben Ostlund on Filming Triangle of Sadness With Woody Harrelson During Pandemic (EXCLUSIVE) », sur variety.com, (consulté le ).
  • (en) « Ruben Östlund’s ‘Triangle Of Sadness’ wraps Covid-free shoot in Greece », sur Screen International,
  • Yohan Haddad, « Festival de Deauville – "Je veux provoquer des questionnements sur le monde contemporain" : Entretien avec Ruben Östlund », sur toutelaculture.com, (consulté le )
  • « Sans filtre - Presse », sur Allociné (consulté le )
  • (en) « Triangle of Sadness », sur Rotten Tomatoes (consulté le )
  • (en) « Triangle of Sadness », sur Metacritic (consulté le )
  • Catherine Balle, Renaud Baronian, Yves Jaeglé et Michel Valentin, « Sorties cinéma du 28 septembre : «Sans filtre», «le Sixième enfant», «Poulet frites»... les films à voir », sur Le Parisien, (consulté le )
  • Olivier de Bruyn, « Grand écran « Sans filtre » », Le Parisien Week-end,‎ , p. 55 (ISSN 2262-6077)
  • Christophe Caron, « « Sans filtre »****, la Palme d’or 2022, dans les salles ce mercredi: la croisière abuse », sur La Voix du Nord, (consulté le )
  • Éric Neuhoff, « Notre critique de Sans filtre: La Grande Bouffe, en version nautique », sur Le Figaro, (consulté le )
  • Gérard Crespo, « Sans filtre - Ruben Östlund - critique », sur aVoir-aLire, (consulté le )
  • S.B., A.C., « « Sans filtre », « Le Sixième enfant », « Smile »… Les critiques des films en salles cette semaine », sur Le Journal du dimanche, (consulté le )
  • Alexandre Janowiak, « Sans filtre : critique d'une Palme d'or tarée », sur Ecran Large, (consulté le )
  • Corentin Lê, « Le métronome », sur critikat.com, (consulté le )
  • Gael Golhen, « Les critiques de Première - Sans Filtre », sur Première (consulté le )
  • Murielle Joudet, « “Sans filtre” de Ruben Östlund : une Palme d’or qui reste sur l’estomac » Accès limité, sur Les Inrockuptibles, (consulté le )
  • François Forestier et Nicolas Schaller, « Débat : pour ou contre la palme d'or », L'Obs, no 3025,‎ , p. 86 (ISSN 0029-4713)
  • Brigitte Baronnet, « Box-office : Jumeaux mais pas trop devance la Palme d'or pour le 1er jour France », sur Allociné, (consulté le )
  • Vincent Formica, « Box-office France : Avatar toujours en tête devant le film d'horreur Smile », sur Allociné, (consulté le )
  • Brigitte Baronnet, « Box-office France : Novembre encore plus fort que Bac Nord », sur Allociné, (consulté le )
  • Vincent Formica, « Box-office France : Simone en tête, le million d'entrées pour Novembre », sur Allociné, (consulté le )
  • « Sans filtre (2022) », sur Jp's Box-Office
  • (en) « Triangle of Sadness (2022) », sur Box Office Mojo
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