lentille
- Orokorrak
- en lens
- es lente
- eu lente
- Ingeniaritza zibila
- en switch counterweight
- es marmita
- eu marmita
lentille
- ca marmita f
- de Weichenstellhebel m
- en switch counterweight
- es marmita f
- eu marmita
- gl marmita f
- it marmitta f
- pt contrapeso m da agulha
lentille f
- Dictionnaire de physique sur Google Livres.
- Deux cent cinquante réponses aux questions du marin curieux sur Google Livres.
- Œuvres complètes d'Augustin Fresnel : Phares et appareils d'éclairage sur Google Livres.
- Feux de mer sur Google Livres.
- Traité élémentaire de physique, Volume 2 sur Google Livres.
- Les acteurs des unités – Augustin Fresnel[PDF], document de l'Université de technologie de Compiègne.
- Cuisson solaire avec lentille fresnel, solarbrother.com.
- « HTC Vive Teardown - iFixit », sur fr.ifixit.com (consulté le ).
Wikipediako bilaketara joan
SARRERA DESBERDINA:
Lentille de Fresnel
Pour les articles homonymes, voir Fresnel.
La lentille de Fresnel ou lentille à échelons est un type de lentille inventé par Augustin Fresnel en 1822 pour remplacer les miroirs utilisés dans l'éclairage des phares de signalisation marine qui absorbaient jusqu'à 50 % du flux lumineux. C'est une lentille plan-convexe découpée de sections annulaires concentriques optimisées pour alléger l'élément[1].
Sa conception lui permet d'obtenir une courte distance focale pour un large diamètre, sans la masse et le volume nécessaires à une lentille standard.
Jusqu'au XVIIIe siècle et au XIXe siècle les phares se sont heurtés à de gros écueils en ce qui concerne la luminosité de leur dispositif censé éclairer et orienter les bateaux de loin. Le système pour éclairer fut composé d'abord de feux de bois sur plateformes, puis d'une simple flamme de bougie additionnée d'un miroir, brûlant à quelques centaines de degrés et n'éclairant que très faiblement comparativement aux lampes électriques, halogènes ou à arc. En plus d'une intensité médiocre, une flamme n'est pas une source directive, la lumière était alors dispersée, diminuant d'autant plus la luminosité pouvant atteindre un bateau au loin[2].
Plusieurs méthodes furent utilisées : grossir la mèche, adjoindre plusieurs flammes à la bougie initiale. Ces solutions, bien qu'améliorant l'intensité de la source, n'amélioraient pas la portée du phare. Par ailleurs la réflectivité faible des miroirs métalliques utilisés (50 % environ) et l'épaisseur importante des lentilles nécessaires pour concentrer le faisceau ne permettait pas de conserver un flux correct de lumière[2].
Les lentilles utilisées se devaient d'être très grandes pour collecter un maximum de flux, très épaisses donc, et très proches de la source. Le système était alors particulièrement sujet aux aberrations et le faisceau fortement divergent[2].
En , Augustin Fresnel alors membre de la Commission des phares, une institution d'État chargée de la gestion et de l'amélioration des phares français, soumet pour la première fois une étude de système dioptrique pour l'éclairage des phares[3]. Cette proposition fut alors remaniée et amenée plusieurs fois sur la table de la Commission. Le système, inspiré par les grandes lentilles utilisées dans le phare de Portland Bill, est proposé à nouveau le , composé de huit lentilles carrées assemblées en plusieurs morceaux, le tout collé sur des glaces par de la térébenthine de Venise ou assemblé en collant les bords avec de la colle de poisson, formant alors un prisme octogonal tournant[3],[4].
Le principe d'une lentille en plusieurs parties annulaires avait déjà été suggéré par Georges-Louis Leclerc de Buffon en 1748 pour sa loupe à échelon[3] mais dans un contexte différent, alors qu'il cherchait aussi à façonner des lentilles de diamètre très grand[5] ; son exécution ne fut menée que trente ans plus tard par l'abbé Rochon.
Les réflexions et plans de Fresnel furent approuvés par la Commission, qui donna son aval pour la réalisation du système. L'opticien M. Soleil et un ingénieur chargé de la mécanique nommé Wagner, furent employés pour réaliser le système pendant que Fresnel et François Arago se chargèrent de mettre en place une source lumineuse adéquate[4]. Le , Fresnel présenta la première lentille, de 76 cm de côté et 92 cm de focale[3] puis le système fut testé le sur l'arc de triomphe de l'Étoile à Paris avec succès[4]. Les performances attestées par le système étaient trois fois plus grandes que celles des systèmes catadioptriques antérieurs[4]. Les phares en furent rapidement équipés dès 1823, année de l'installation du système de Soleil, Wagner, Arago et Fresnel sur le phare de Cordouan. Le phare fut mis en service à la suite de l'installation dès le [4].
Eugène Péclet décrit le système ainsi :
« Les phares construits par Fresnel consistent en huit grands verres lenticulaires carrés, formant par leur réunion un prisme octogone dont le centre coïncide avec le foyer commun des lentilles ; en ce point est placée la lumière unique qui éclaire le phare ; elle est produite par un bec de lampe à trois mèches concentriques dans lequel un excès d'huile est injecté constamment par une pompe […] »
— Eugène Péclet, 1838
Les lampes étant aux foyers des lentilles, les rayons émis du phare demeuraient parallèles[5], en outre les anneaux catadioptriques ajoutés autour des lentilles permettaient de ramener encore plus de flux vers le faisceau principal grâce à la réflexion totale ayant lieu à l'intérieur[4]. La portée des phares ainsi équipés fut mesurée à 16 000 toises, soit environ 31,2 km, ils étaient visibles même de jour à la lunette depuis 17 lieues, à l’œil nu de nuit[5]. Le phare de Cordouan permit d'éclairer jusqu'à 11 lieues marines, alors que les phares à miroirs ne pouvaient jusque-là éclairer qu'à trois lieues[4].
Les phares du monde entier furent aussi rapidement équipés à la suite de cette invention, notamment, dans l'ordre[4] :
Afin de réduire le poids des lentilles tout en gardant une bonne qualité du faisceau de lumière, Fresnel imagina d'utiliser des parties découpées de sphères plutôt qu'une demi-sphère complète.
Par rapport à une lentille simple, la lentille de Fresnel réduit la quantité de verre à utiliser en la découpant en un ensemble d'anneaux concentriques de section prismatique connus sous le nom de zones de Fresnel. Pour chacune de ces zones, l'épaisseur est réduite, ce qui fait que la surface globale de la lentille n'est plus lisse mais se compose de plusieurs surfaces de même courbure, séparées par des discontinuités.
C'est en fait comme si l'on avait des anneaux découpés dans des lentilles différentes. Bien entendu, cette diminution de l'épaisseur et donc du poids a un prix : celui de la qualité optique, les anneaux étant visibles.
Les lentilles de Fresnel sont utilisées dans[6] :
Il existe aussi des prismes de Fresnel basés sur le même principe, et toujours dans le but d’alléger le poids de verre nécessaire.
Du fait de leur forme en bas-relief, les lentilles de Fresnel peuvent être intégrées à des objets là où une lentille ne le pourrait jamais pour des raisons géométriques, par exemple dans une fine pellicule de plastique. Les lentilles de Fresnel peuvent en effet être produites par moulage de matériaux plastiques, ce qui permet leur production à grande échelle dans des objets de faible coût, par exemple pour des loupes. Aux échelles microscopiques, la lentille de Fresnel se prête aussi bien aux procédés de lithographie, que ce soit des techniques mécaniques (nanoimpression), optiques ou électroniques, permettant la formation de motifs tridimensionnels dans une fine couche de résine photosensible.
Sur les autres projets Wikimedia :