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Plage

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Sur le plan scientifique, une plage est une berge ou un rivage en pente douce ou très douce[2] correspondant à une étendue de sable, de gravier ou de galets qui se poursuit sous le niveau de l'eau (définition qui prend en compte les plages maritimes le long des mers et des océans, et les plages continentales le long des cours d'eau ou en bordures de plan d'eau).
Le sens commun définit la plage, dans une acception moins étendue depuis le XIXe siècle, comme une étendue de sable en bordure de mer ou d'océan, l'étendue d'un rivage marin, à la pente assez peu prononcée par rapport à l'horizontale, qui se poursuit longuement sous le niveau de l'eau[3]. Cette formation littorale constitue l'écotone océan-continent. Sous l'influence du tourisme balnéaire, la définition s'est en effet restreinte à une étendue dont on a fixé les limites, aménagée pour concentrer les baigneurs, comme l'atteste le panneau « La Plage » dans les stations balnéaires, qui indique uniquement les étendues de sable les plus aménagées pour les bains de mer, les loisirs et la restauration[4].
Cette morphologie de la berge ou du rivage par rapport au plan d'eau, à la rivière ou à la mer favorise l'échouage des embarcations ou des navires, comme l'atterrissement des corps et matériaux transportés par les flots ou poussés par les courants.
La géomorphologie définit une plage comme une « accumulation sur le bord de mer, sur la rive d'un cours d'eau, d'un lac ou plan d'eau quelconque, de géomatériaux d'une taille variable allant des sables fins aux blocs ». La plage ne se limite donc pas aux étendues de sable fin ; on trouve également des plages de galets et de blocs. On a tendance à restreindre la plage à l'estran, mais elle comprend aussi l'avant-plage (aussi appelée avant-côte et où l'on trouve les avant-dunes, appelées « dunes » par les vacanciers), qui fait partie de la zone infra-littorale. Les plages s'orientent perpendiculairement à la houle dominante.
Les plages de sable fin sont les plus appréciées des vacanciers. On peut distinguer les sables « blancs » d'origine organique (restes de squelettes et autres coquilles, calcaires ou siliceux) des sables « noirs » d'origine minérale ou volcanique. La distinction ne doit cependant pas se faire uniquement sur la couleur, des sables d'origine organique pouvant apparaître noirs s'ils sont chargés en matières organiques, et des sables d'origine minérale pouvant être clairs, selon le type de roche qui leur a donné naissance.
Les plages ont tendance à disparaître du fait de leur surexploitation (artificialisation du littoral, confection des bétons de ciment)[5].
Une plage est une accumulation de sédiments qui vont des sables fins (de 0,063 à 0,2 millimètre) aux graviers et cailloutis (de 2 à 200 mm pour les plages de galets parfois appelées grèves) et aux blocs (supérieurs à 256 mm)[6].
L'évaluation de l'évolution du trait de côte montre que le bilan sédimentaire des plages peut être équilibré (plages stables), excédentaire (accrétion des plages qui s'engraissent) ou déficitaire (érosion des plages qui dégraissent). Cette évolution se traduit par un profil de plage en équilibre, un mouvement du profil de plage vers l'amont (recul du trait de côte) ou vers l'aval (avancée du trait de côte), ou une érosion généralisée du profil de plage.
Au XXIe siècle, selon le documentariste Denis Delestrac (en), 75 à 90 % des plages sont menacées de disparition, du fait de l'exploitation humaine ou de la submersion marine[7]. Une partie de ce sable sert à recréer des plages artificielles (recharge des plages en sédiments)[8], aux qualités écologiques bien moindres.

Il existe des plages artificielles, pouvant être permanentes ou temporaires (telles que Monaco, Paris, Copenhague, Rotterdam, Toronto, Hong Kong et Singapour). Les qualités apaisantes d'une plage et l'environnement plaisant offert aux inconditionnels de la plage sont recréés dans les plages artificielles. Par exemple, l'entrée dans l'eau se fait de manière progressive du bord jusqu'en eaux profondes et notamment les vagues des piscines reproduisent les vagues naturelles des plages.
Un autre type de plage artificielle que l'on retrouve sont les plages urbaines, que l'on peut définir comme un parc public qui est devenu de nos jours dans les grandes villes un lieu commun. Les plages urbaines tentent d'imiter les plages naturelles, avec des fontaines qui imitent le ressac et masquent les bruits de la ville, et peuvent devenir dans certains cas un lieu de loisirs.
Les plages situées aux abords du désert représentent l'extrémité de ce désert débouchant sur la mer. Elles sont principalement composées du sable du désert concerné.
Les plages surélevées sont des plages anciennes (de sable ou de galets) situées au-dessus du niveau actuel de la mer et témoins d'époques où le niveau de la mer était au-dessus de son niveau actuel, par exemple lors de la transgression flandrienne.
Depuis toujours, dans de nombreux pays, des plages sont partiellement ou totalement accessibles aux adeptes de la nudité.
Sur les autres projets Wikimedia :

  • « Le sable sur les plages actuelles a été mis en place il y a 3 000-4 000 ans, explique David Menier, géologue marin au Laboratoire géosciences océan (LGO) à l’université Bretagne-Sud. Les grains de sable peuvent être issus d’une désintégration de granit plus ancienne, qui peut remonter à des millions d’années, ou être des fragments de coquilles plus récents. » Cf « La question pas si bête : d’où vient le sable ? », sur ouest-france.fr, .
  • La pente est variable selon la taille de ses constituants minéraux.
  • Ce sens concret a été préservé par le moyen français plage, issu de l'ancien français plaje attesté en 1298, adaptation de l'italien plaggia, signifiant « pente douce ». Ce dernier terme, nullement réservé à l'usage maritime ou fluvial, puisque l'italien actuel piagga peut désigner un coteau, ressort du monde gréco-romain, via le mot grec plagios, « oblique, en pente, pas tout à fait horizontal ». L'ancien mot grec plagos a été substantivé au pluriel neutre, puis pris comme féminin. Ce qui n'est pas en ligne droite ou à l'horizontale peut être pour les Anciens en un sens moral « tordu, fourbe, traître ». D'où les dérivés appartenant à la même famille : plagier, plagiat, plagiaire…
  • Dominique Rouillard, Le site balnéaire, P. Mardaga, , p. 93
  • « Nos plages à court de sable » [archive du ], sur future.arte.tv, .
  • Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer, La gestion du trait de côte, Quæ, , p. 12
  • Marie-Anne Daye, « Le sable disparaît (et on n'en parle pas) », Rue89, nouvelobs.com,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  • Exemples en France : Arcachon, la Baule, Nice…
  • « Saturraran, la plage des enfants volés », sur ladepeche.fr.
  • Roland Paskoff (2005), Les Plages vont-elles disparaître ?, Le Pommier (Paris), collection Les Petites Pommes du savoir, no 71 : 59 p. (ISBN 2-74650238-0).
    Philippe Tome (Scénario) & Christian Darasse (dessins), Les Minoukinis, bande dessinée en 2 tomes.
    Alice Bullard, « Le théâtre des plages en Nouvelle-Calédonie : présentation du corps et art kanak féministe », Journal de la Société des océanistes, vol. 108,‎ (lire en ligne).
    Jean Rieucau et Jérôme Lageiste, « La plage : un territoire singulier. Entre hétérotopie et antimonde », Géographie et cultures, no 67,‎ (lire en ligne).
    Francine Barthe-Deloisy, « Géographie du naturisme : à la recherche de l'Éden », Géographie et cultures, no 37,‎ (lire en ligne).
    Francine Barthe-Deloisy, « Le naturisme : des cures atmosphériques au tourisme durable », Communications, no 74,‎ (lire en ligne).
    Emmanuel Jaurand, « Territoires de mauvais genre ? Les plages gay », Géographie et cultures, no 54,‎ (lire en ligne).
    Emmanuel Jaurand, « Les espaces du naturisme : modèle allemand et exception française ? », Revue géographique de l'Est, vol. 47, no 1,‎ (lire en ligne).
    Emmanuel Jaurand, « Les plages nudistes, une exception occidentale ? », Géographie et cultures, no 67,‎ (lire en ligne).

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