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Mélodie en sous-sol



Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
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Mélodie en sous-sol est un film franco-italien réalisé par Henri Verneuil sorti en 1963.
Il met en scène Jean Gabin et Alain Delon dans les rôles d'un vieux malfrat et d'un jeune truand qui s'associent pour braquer un casino de Cannes.
Adaptation cinématographique du roman américain The Big Grab (1960) de John Trinian, Mélodie en sous-sol rencontre un bon accueil critique[1] et obtient un large succès public avec 3,5 millions d'entrées en France.
Un vieux malfrat, Charles, tout juste sorti de prison où il a tiré cinq ans, décide d'un dernier coup magistral sur la côte d'Azur : braquer le Palm Beach, casino de Cannes. Un jeune voyou, Francis, qui fut son compagnon de cellule, et Louis, le beau-frère de ce dernier, honnête garagiste, vont être ses partenaires. La préparation du casse est minutieuse et l'opération se déroule on ne peut mieux. Mais une photo malvenue de Francis à la une d'un journal, vient enrayer cette belle organisation...
1962[a 1]. Dans un train de banlieue, tout en rêvassant aux récits de vacances des usagers voisins, Charles, un truand sexagénaire, libéré une heure plus tôt après cinq années de prison, rentre chez lui dans son pavillon de Sarcelles. Charles est perdu car Sarcelles est en pleine reconstruction urbaine au point qu'il ne reconnait pas l'endroit où il a vécu jadis. Revenu chez lui, il y est accueilli par son épouse Ginette. Elle lui propose de déménager dans le Midi (un promoteur lui a proposé 15 millions de sa maison) afin d'y couler des jours heureux en tenant un commerce. Mais Charles veut finir sa carrière de braqueur sur un gros coup avant de se retirer à Canberra. Son compère Mario lui a parlé de braquer le Palm Beach, l'hôtel-casino de Cannes.
Mario dispose d'un plan détaillé de la salle des coffres mais, fatigué et malade, refuse de participer. Charles se rabat sur Francis Verlot, un compagnon de cellule de vingt-sept ans vivant aux crochets de ses parents, un garçon volontaire, impétueux et aux dents longues. Louis Naudin, son beau-frère, un honnête garagiste, est recruté comme chauffeur.
À Cannes, Francis, sous l'identité d'un flambeur, doit se faire ses entrées dans les coulisses du casino. De là part le chemin chaotique qui le mènera à la cage de l'ascenseur menant au coffre du casino, dans le sous-sol de l'établissement. Il séduit une jeune danseuse, Brigitte, dont la troupe anime les soirées du casino. De son côté, Charles organise le coup, accompagné de Louis : il surveille les allées et venues de Grimp, le directeur du Palm Beach, qui, rituellement, arrive en voiture, salue les employés et dépose les recettes dans la salle du coffre. Pris par sa relation avec Brigitte, Francis ignore souvent les instructions de Charles, ce qui provoque une certaine tension. Charles pense un temps annuler le casse, mais Francis lui assure qu'il saura s'en tenir au plan. Pris de remords, Louis annonce à Charles qu'il l'aidera malgré tout, mais ne veut pas sa part dans le hold-up, craignant de prendre goût au luxe et de se laisser tenter par d'autres contrats.
Le soir du coup, Francis rompt avec Brigitte, qui lui préfère un ancien et riche soupirant. Le buffet d'adieu du ballet bouleverse le plan : Francis se cache derrière les décors pour ne pas être vu, ce qui l'empêche de grimper immédiatement dans les cintres. Il finit néanmoins par y parvenir et informe Charles par les signaux lumineux convenus. Après avoir rampé dans le conduit de ventilation, Francis se pose sur la cage d'ascenseur, ouvre une trappe et pénètre dans la salle de comptage pour braquer Grimp et les employés du casino avec une mitraillette. Il fait ouvrir la porte blindée derrière laquelle Charles l'attendait. Ce dernier enfourne les liasses dans deux grands sacs et quitte la salle, suivi de peu par Francis qui ira ensuite planquer les sacs dans sa cabine privée de piscine.
À l'aube, Charles découvre en une du journal que Francis apparaît sur une photo au casino, bien que n'étant pas l'objet du cliché, Charles redoute que cela représente un danger imminent, car on pourrait le reconnaître. Charles ordonne de récupérer les sacs et de les lui porter près de sa table au bord de la piscine. Francis arrive à la piscine, mais décide d'attendre près de celle-ci, à l'opposé de la table de Charles, car journalistes et policiers, malgré l'heure matinale, ont investi le lieu, arpentant la baignade, condamnant l'échange des sacs dont, d'ailleurs, ils parlent à haute voix comme les seuls indices sûrs. De l'autre côté de la piscine, Charles, le regard inquiet derrière ses lunettes noires, voit la complexité de la situation. Francis laisse alors glisser les sacs dans le bassin. L'un des sacs s'ouvre et les billets remontent doucement, tapissant en quelques minutes la surface de la piscine sous les regards à la fois impassibles et navrés de Charles et Francis, alors que les policiers découvrent médusés les centaines de billets flottant à la surface de l'eau.
C'est le scénariste et dialoguiste Michel Audiard qui a eu l'idée d'adapter au cinéma le roman The Big Grab de John Trinian[5], publié en 1961 dans la collection Série noire sous le titre Mélodie en sous-sol et en fait part au producteur Jacques Bar. À l'origine, Henri Verneuil et Audiard avaient en tête de faire tourner Jean Gabin dans un film d’aventures sur les colonies en Orient ou en Afrique[6],[7]. Mais l'acteur, ne voulant pas tourner hors des frontières françaises, a permis au réalisateur et au scénariste de bifurquer le projet vers un film de braquage dont l'action se déroulerait à Deauville, avant de changer le lieu pour Cannes[5].
Plus tard, les deux hommes, assistés par Albert Simonin, proposent à Gabin le script de Mélodie en sous-sol, lui promettent que le tournage aura lieu en France[7]. La star accepte de participer au projet[7]. Si la production était en partie franco-italienne, c'est la Metro-Goldwyn-Mayer qui en a assumé l'essentiel. Par rapport au scénario tiré du livre, Michel Audiard n'a modifié, apporté, ou retouché que vingt-cinq répliques. Ces rares répliques suscitent la surprise de la production qui pense avoir payé bien cher pour si peu. C'est en découvrant l'intégralité du scénario modifié par ces vingt-cinq mots d'auteur, constatant que les interventions d'Audiard sont savoureuses, qu'elle revient sur son impression et se félicite du bon investissement réalisé dans ce travail.
Pour le rôle de Francis, la production voulait engager Jean-Louis Trintignant[6], mais Alain Delon exprime la volonté de tourner dans Mélodie en sous-sol. Delon venait d'acquérir un statut international avec Plein Soleil et Rocco et ses frères[4] et voulait améliorer sa cote auprès du public français, qui lui préférait Jean-Paul Belmondo, qui venait de tourner Un singe en hiver avec le trio Gabin, Verneuil et Audiard[6]. Mais la Metro-Goldwyn-Mayer refuse de l'engager, Gabin leur suffisait comme tête d'affiche[6]. Tenant particulièrement au projet, Delon renonça à son cachet — les producteurs acceptent qu'il participe au film s'il le fait gratuitement[7] — et proposa de jouer dans le film en échange des droits sur le Japon, l'URSS et l’Argentine[6],[4]. Une fois le film terminé, Alain Delon le fera sous-titrer en japonais, ira au Japon et trouvera une distribution au Japon. Le film remportera un succès et Delon gagnera beaucoup d'argent avec ses droits de production[4]. Gabin n'en reviendra pas et clamera que Delon a alors gagné dix fois plus que lui. Henri Verneuil s'attribue ce subterfuge afin de contourner le fait que les producteurs américains trouvaient Alain Delon trop peu connu à leurs yeux.
Pour incarner l'épouse de Charles, Verneuil veut une actrice ayant travaillé auparavant avec Gabin[4]. Gabin suggère le nom de Viviane Romance, qui avait partagé l'affiche avec l'acteur dans La Bandera et La Belle Équipe[4].
Le tournage de Mélodie en sous-sol démarre le pour une durée de deux mois[8]. La première séquence du film, dans laquelle Charles, incarné par Gabin, retourne chez lui, a été tournée à Sarcelles[9], dans le Val-d'Oise et à Pierrefitte, où se trouve son pavillon (il existe encore, au 97 rue Parmentier). Cette scène immortalise un changement d'époque, car d'après Patrick Glâtre, chargé de la mission cinéma au conseil général du Val-d'Oise et coauteur du livre Jean Gabin, la traversée d'un siècle, « on voit dans ces scènes qu'il ne reconnaît plus la France dans laquelle il a vécu », ajoutant qu'« on ressent bien son décalage avec la société des Trente Glorieuses, qui est en train de transformer son pays »[9]. En effet, le personnage de Gabin revient dans une communauté qu'il ne reconnaît plus, après un séjour prolongé en prison. De plus, sa maison, dont le nom de la rue a changé, est encore là, et paraît assez anachronique dans un paysage de grands immeubles modernes. Glâtre fait le parallèle avec un autre film avec Gabin, Rue des prairies, également tourné à Sarcelles et dans lequel il incarnait un contremaître sur un chantier local, ce qui amuse Glâtre, car dans Rue des prairies, « il travaille donc à la construction des bâtiments qu'il ne reconnaîtra pas trois ans et demi plus tard » pour Mélodie en sous-sol[9]. « L'acteur savait donc qu'ils existaient, mais pas le personnage… », conclut Glâtre[9]. La maison du personnage de Gabin est située rue Parmentier[10].
La suite du film est tournée à Nice[11] et à Cannes, dans les Alpes-Maritimes[10]. Les résidences où séjourne Francis le temps du casse sont situées Boulevard de la Croisette[10], tandis que le Palm Beach, casino lieu du casse, est situé place Franklin-Roosevelt[10].
Durant le tournage, les tensions entre Delon et Verneuil furent si fréquentes que l'assistant-réalisateur Claude Pinoteau devait parfois leur servir d'intermédiaire[5]. De même, Gabin reprochera à Audiard d'avoir réduit l'importance de son personnage[12]. En revanche, une solide amitié naît entre les deux acteurs vedettes[12],[13], dont c'est le premier film dans lequel ils se donnent la réplique.
Mélodie en sous-sol sort en salles le [a 2] sur le territoire français[16]. Le film prend la première place du box-office parisien avec 82 610 entrées dans trois salles[17] (aux cinémas Marignan, Berlitz et Wepler), mais le score ne lui permet de prendre que la quatrième place du box-office la semaine de sa sortie[18]. La semaine suivante, le film prend la première place du box-office français avec 159 505 entrées dans quinze salles[19], dont 79 878 entrées à Paris[17], portant le cumul à 242 115 entrées[19]. Le film atteint le cap des 500 000 entrées lors de sa quatrième semaine à l'affiche[20].
Le film perd la pôle position du box-office français au profit de Les Bonnes Causes la semaine suivante début , mais frôle les 680 000 entrées depuis sa sortie[21]. Il quitte le podium à la fin , tout en parvenant à cumuler les 900 000 entrées depuis sa sortie[22]. Contre toute attente, le film remonte à la seconde place fin mai-début [23], puis revient à la première place la semaine suivante[24]. Ce bref retour en tête du podium vaut au film d'atteindre le million d'entrées, bien que le résultat de la semaine est assez faible (plus de 62 000 entrées à cette période)[24].
Il quitte le top 10 le avec 1,1 million d'entrées cumulées depuis sa sortie[25], pour y revenir de temps à autre à partir la semaine suivante[26],[27]. En cinq mois à l'affiche, le film totalise 1,5 million d'entrées[28]. Le film reprend la tête du box-office français début pour un total de 1,8 million d'entrées depuis sa sortie[29]. Les 2 millions d'entrées sont atteints fin octobre[30]. Le film quitte le top 30 hebdomadaire la semaine du avec 2,3 millions d'entrées[31]. Le film totalise 2 340 349 entrées durant l'année 1963[32]. Le film finit son exploitation avec 3 518 083 entrées sur l'ensemble du territoire français, dont 1 248 948 entrées sur Paris[17], se hissant en septième position du box-office français de l'année 1963[33].
Le film a également rapporté 1 000 000 $ de recettes aux États-Unis[34], a été vu par 2 400 000 spectateurs en Italie[34] et a fait 482 473 entrées à Tokyo et dans les villes clés japonaises lors de sa sortie initiale, soit des recettes de 167 163 925 ¥[35], puis 6 925 entrées (6 944 225 ¥) à Tokyo lors de sa reprise en salles en 1977[35].
Mélodie en sous-sol fait l'objet d'une colorisation par la société américaine CST en 1994[36]. Il s'agit du cinquième film d'Henri Verneuil et du quatrième film avec Jean Gabin à être colorisé[37],[38]. La version colorisée de Mélodie en sous-sol a la particularité d'être plus courte de treize minutes par rapport à la version intégrale sortie en salles en 1963[39]. De nombreuses scènes furent raccourcies, bien qu'aucune scène complète n'ait été coupée[39].
Cette version est diffusée pour la première fois à la télévision sur la chaîne Canal + en 1996[36].
En vidéo, Mélodie en sous-sol est édité pour la première fois en 1982 en VHS chez René Chateau Vidéo[40]. La première édition en DVD du film sort chez H2F le , mais il s'agit de la version colorisée[41]. La version originale en noir et blanc est éditée en DVD chez René Chateau Vidéo le [42] (comprenant filmographies, anecdotes et histoires du film dans les bonus[43]), suivie d'une édition collector 2 DVD le chez le même éditeur, qui comprend un livret et un second disque avec des interviews, une biographie et des filmographies[44]. Le DVD sorti en 2002 est réédité le dans la collection Audiard[45] et en [46].
EuropaCorp réédite le film en DVD le , qui comprend — selon la jaquette — la version colorisée et la version originale en noir et blanc[47],[48]. Toutefois, cette édition est critiquée par les acheteurs, car l'éditeur propose une version noir et blanc qui n'est pas celle sortie en salles, mais la version colorisée dont on a supprimé la couleur[48]. Il faudra attendre le et le pour que l'éditeur sorte en DVD et Blu-ray la version intégrale sortie en salles[49],[50].
Après avoir récupéré les droits du film, Gaumont réédite en 2020 le film en DVD et Blu-ray dans sa version originale sortie en salles[51],[52].
Sur les autres projets Wikimedia :

  • L'année durant laquelle se déroule l'histoire n'est pas indiquée, mais le tournage du film s'est déroulé d'octobre à décembre 1962 (source : Ciné Ressources).
  • D'autres sources annoncent que le film est sorti le 3 avril 1963 (sources : Google Books, Ciné-Ressources)
  • This Is Living End By Richard L. Coe. The Washington Post, Times Herald (1959-1973) [Washington, D.C] 16 Jan 1964: E6.
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  • rue du ciné : la scène finale des billets inspirée de L'Ultime Razzia
  • au terminus des prétentieux : similitudes entre la fin de L'Utime Razzia et celle de Mélodie en sous sol
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